Beschreibung:

Boîte à quadrille: Mariaval le Jeune, Paris, 2 e quart du XVIIIe s.; coffret peint (en rouge) avec application de petits motifs rocaille en papier métallisé gaufré (terni) scène peinte au centre montrant une femme vêtue d'une robe, le tout verni (d'époque) 193 x 150 mm; charnières et fermoirs en laiton ajourés et ciselés (joli crochet ouvragé; l'autre manque); intérieur cloisonné, garni de soie bleue (ce coffret, sûrement contemporain, n'est probablement pas le coffret d'origine); à l'intérieur, quatre boîtiers en ivoire gravé et teinté, de quatre couleurs différentes associées à une ens. fr. (vert / K, jaune / T, blanc / C, rouge / P) charnières en laiton doré; sur le dessus du couvercle, disque pivotant en ivoire gravé et coloré, avec vis et bouton en laiton, ajouré, permettant l'affichage d'un chiffre de 1 à X (il y a 10 levées au quadrille) avec, de part et d'autre, dans un décor d'insectes, animaux et végétaux, un personnage de la comédie italienne; à l'intérieur du couvercle, bouquet dans un cadre, signé en bas: « mariaval le Jeune a paris . fecit ». Le gilles visible sur le couvercle du boîtier vert est sûrement inspiré du célèbre tableau de Watteau Les comédiens italiens (vers 1718-19) ou plutôt de la gravure qu'en a tirée Bernard Baron (1733) Chaque boîtier contient un assortiment de fiches (68 x 10 mm) jetons (Ø 26 mm) - portant d'amusantes sentences - et contrats numérotés de 10 à 50 (32 x 22 mm) en ivoire gravé et coloré, de la même couleur; le boîtier vert contient 17 fiches, 4 jetons et 5 contrats; le boîtier jaune contient 18 fiches, 9 jetons et 5 contrats; le boîtier blanc contient 16 fiches, 6 jetons et 5 contrats; le boîtier rouge contient 15 fiches, 4 jetons et 5 contrats; sans doute à l'origine y avait-il 20 fiches, 10 jetons et 5 contrats (de 10 à 50) par boîtier (Hoffmann 1972b, fig. 6 et p. 64; Verame 1989, p. 17) État: une fiche verte cassée en coin, une fiche rouge ébréchée, un jeton rouge aussi ébréché et petit éclatement au niveau d'une des charnières du cassetin rouge; coffret: vernis du couvercle terni et craqué par endroit; état de l'ensemble remarquable, très joli travail de tabletterie de grand luxe. Mariaval est un nom quelque peu « mythique » dans l'univers de la tabletterie de luxe à Paris au XVIIIe s. Contrairement à la plupart des boîtes à quadrille produites alors, celles de Mariaval le Jeune sont constituées de boîtiers intérieurs en ivoire gravé et teinté particulièrement décoratifs, tous pourvus de fiches, jetons et contrats aussi en ivoire gravé et teinté. Les boîtiers sont généralement signés à l'intérieur « mariaval le Jeune a paris . fecit ». Aucun tabletier (fabricant de boîtes et écrins, dés, échiquiers, damiers, mais aussi d'objets votifs, etc., à base de bois, ivoire, os, écaille, corne, et autres matérieux « plastiques ») n'étant connu à Paris sous le nom de Mariaval, on est contraint de se tourner vers d'autres artisans, et c'est presque sans surprise qu'on découvre un acte notarié de 1727 qui fait mention d'un « Claude-François-de Mariaval graveur du roi ». Il est possible en effet que ce graveur, inconnu des répertoires de l'art, soit en fait un graveur sur ivoire, et qu'il ait obtenu par son talent et la qualité de ses productions le titre envié de « graveur du roi ». Il est en outre probable que Mariaval le Jeune fut actif d'abord à Rouen car, parmi la petite dizaine de boîtes connues, conservées dans des musées ou des collections privées, deux (Fitzwilliam Museum à Cambridge, Rijksmuseum à Amsterdam) portent la signature: « Mariaval le Jeune a Rouen fecit