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Auktionsarchiv: Los-Nr. 64

BERLIOZ (Hector). Lettre autographe

Schätzpreis
1.500 € - 1.200 €
ca. 1.707 $ - 1.365 $
Zuschlagspreis:
3.640 €
ca. 4.143 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 64

BERLIOZ (Hector). Lettre autographe

Schätzpreis
1.500 € - 1.200 €
ca. 1.707 $ - 1.365 $
Zuschlagspreis:
3.640 €
ca. 4.143 $
Beschreibung:

BERLIOZ (Hector). Lettre autographe signée de ses initiales à sa soeur Nanci. [Paris« 27 août », [entre le 23 et le 25 août 1841], cachet de la poste de Grenoble à la date du « 27 août ». 3 pp. 1/2 in-8, adresse au dos, quelques taches, déchirure sans manque à 2 plis avec atteinte à un mot. « ... À vrai dire, je ne sais pas comment il se fait que je puisse t'écrire aujourd'hui, car je suis plus agité, plus nerveux que de coutume, et dans ces cas-là je ne trouverais pas le temps de mettre sur une carte l'addresse qu'il m'importerait le plus de savoir... Je parie que tu t'ennuie à ton St- Vincent... Mon père est to ut se ul, il doit bien se fatiguer de toujours tourner solitairement dns le même cercle d'occupations et d'idées , il sait le monde à peu près par coeur. Je vo udrais bien lui donner, comme il m'en manifestait dernièrement le dési r, une émotio n musicale . Il faudrait pour cela un concours d'heureuses circonstances qu'il ne dépend pas de moi de faire naître. Tu as vu dans les journaux que celle de mes compositions qui excite le plus sa curiosité (le Requiem) a été dernièrement exécuté à St-Péte rsbourg avec un grandissime succ ès. J'ai eu des détails ces jours-ci par un artiste qui vient de Russie. On avait réuni aux chante urs de la Chapelle impé riale (les premiers choristes du monde) les chœurs des deux théâtres lyriques et ceux d'un régim ent de la Garde (excelle ns), pl us, to us les orchest res de St-Péte rsbourg. Henri Romberg [qui a organisé et dirigé le concert], qui n'a pas reculé devant les frais énormes d'une pareille entreprise y a gagné encore cinq mille francs. Ici à Paris, je ne ferais pas le tiers des frais. Il pa raît que le Lacrymosa et le Dies iræ ont rudement impressio nné l'auditoi re , et que si j'allais en Russie à prése nt je serais bien reçu. Avant de songer à réaliser cet éternel projet de voyage [ce serait fait en 1847], il me fa ut ac heve r la pa rtitio n de La Nonne. J'ai pres que fini le premier acte , mais depuis quelques jours il m'a fallu cesser, je n'en pouvais plus. L'Opé ra tombe en lo ques , Duprez [le ténor Gilles Louis Duprez], à part quelques instans où il me semble se ranimer, est un chanteur fini, mort et très mort. On a l'air de compter sur moi pour remplacer l'opéra de Meyerbeer qu'il ne donne toujours pas, mais j'aurais fini à cette heure que je ne consentirais jamais à me risquer avec de pareils moyens d'exécution. Que faire ? Voilà la co nséquence forcée de l'auto rité mise entre les mains de gens ét rangers à l'art ou de vieilla rds étei nts et malveilla nts. J'ai vu Sue avant hier, il me charge de te rassurer, Mathilde ne cessera pas d'être ange , il la conservera honnête, il y en a assez d'autres, dit-il, qui ne le sont pas [Eugène Sue fit paraître en feuilleton dans le journal La Presse, de décembre à septembre 1841, son roman Mathilde, Mémoires d'une jeune femme]. J'ai bien ri en lui voyant trois plus de cheveux blancs (à Sue) que je n'en ai. Il allait promener son cheval qui ne s'ennuie pas tant que lui. En allant au puits artésien, l'autre jour, Henriette [l'épouse d'Hector Berlioz, Harriet Smithson] a été sur le point de donner un sou à un grand vieillard vêtu comme un pauvre , c'était Mr Azaïs [le philosophe Hyacinthe Azaïs, fils du compositeur], qui m'a abordé avec toutes sortes de politesses et d'admirables paroles. Nous avons causé longtemps sur le jaillissement de l'eau de Grenoble... Quelle honte de voi r la pe nsée ainsi mép risée dans not re pa ys ! On ne fait rien pour rien ni pour personne. On vient de faire en Allemagne six machines électro-magnétiques pour remplacer la vapeur sur les chemins de fer , dans vingt ans on les essaiera ici !!! Oh que je suis triste ! Que je voudrais être où je ne suis pas, pour en sortir à l'instant et changer encore ! Comme je devine le dénouement de ce vieux drame qu'est la vie , et comme il est indifférent qu'on le devine ou non ! Il n'y a que le bruit et l'actio n po ur soulage r ! Si je pouvais ce matin charger moi-

Auktionsarchiv: Los-Nr. 64
Auktion:
Datum:
04.11.2018
Auktionshaus:
Osenat Maison de vente aux enchères
9-11 rue Royale
77300 Fontainebleau
Frankreich
contact@osenat.com
+33 (0)1 64222762
Beschreibung:

BERLIOZ (Hector). Lettre autographe signée de ses initiales à sa soeur Nanci. [Paris« 27 août », [entre le 23 et le 25 août 1841], cachet de la poste de Grenoble à la date du « 27 août ». 3 pp. 1/2 in-8, adresse au dos, quelques taches, déchirure sans manque à 2 plis avec atteinte à un mot. « ... À vrai dire, je ne sais pas comment il se fait que je puisse t'écrire aujourd'hui, car je suis plus agité, plus nerveux que de coutume, et dans ces cas-là je ne trouverais pas le temps de mettre sur une carte l'addresse qu'il m'importerait le plus de savoir... Je parie que tu t'ennuie à ton St- Vincent... Mon père est to ut se ul, il doit bien se fatiguer de toujours tourner solitairement dns le même cercle d'occupations et d'idées , il sait le monde à peu près par coeur. Je vo udrais bien lui donner, comme il m'en manifestait dernièrement le dési r, une émotio n musicale . Il faudrait pour cela un concours d'heureuses circonstances qu'il ne dépend pas de moi de faire naître. Tu as vu dans les journaux que celle de mes compositions qui excite le plus sa curiosité (le Requiem) a été dernièrement exécuté à St-Péte rsbourg avec un grandissime succ ès. J'ai eu des détails ces jours-ci par un artiste qui vient de Russie. On avait réuni aux chante urs de la Chapelle impé riale (les premiers choristes du monde) les chœurs des deux théâtres lyriques et ceux d'un régim ent de la Garde (excelle ns), pl us, to us les orchest res de St-Péte rsbourg. Henri Romberg [qui a organisé et dirigé le concert], qui n'a pas reculé devant les frais énormes d'une pareille entreprise y a gagné encore cinq mille francs. Ici à Paris, je ne ferais pas le tiers des frais. Il pa raît que le Lacrymosa et le Dies iræ ont rudement impressio nné l'auditoi re , et que si j'allais en Russie à prése nt je serais bien reçu. Avant de songer à réaliser cet éternel projet de voyage [ce serait fait en 1847], il me fa ut ac heve r la pa rtitio n de La Nonne. J'ai pres que fini le premier acte , mais depuis quelques jours il m'a fallu cesser, je n'en pouvais plus. L'Opé ra tombe en lo ques , Duprez [le ténor Gilles Louis Duprez], à part quelques instans où il me semble se ranimer, est un chanteur fini, mort et très mort. On a l'air de compter sur moi pour remplacer l'opéra de Meyerbeer qu'il ne donne toujours pas, mais j'aurais fini à cette heure que je ne consentirais jamais à me risquer avec de pareils moyens d'exécution. Que faire ? Voilà la co nséquence forcée de l'auto rité mise entre les mains de gens ét rangers à l'art ou de vieilla rds étei nts et malveilla nts. J'ai vu Sue avant hier, il me charge de te rassurer, Mathilde ne cessera pas d'être ange , il la conservera honnête, il y en a assez d'autres, dit-il, qui ne le sont pas [Eugène Sue fit paraître en feuilleton dans le journal La Presse, de décembre à septembre 1841, son roman Mathilde, Mémoires d'une jeune femme]. J'ai bien ri en lui voyant trois plus de cheveux blancs (à Sue) que je n'en ai. Il allait promener son cheval qui ne s'ennuie pas tant que lui. En allant au puits artésien, l'autre jour, Henriette [l'épouse d'Hector Berlioz, Harriet Smithson] a été sur le point de donner un sou à un grand vieillard vêtu comme un pauvre , c'était Mr Azaïs [le philosophe Hyacinthe Azaïs, fils du compositeur], qui m'a abordé avec toutes sortes de politesses et d'admirables paroles. Nous avons causé longtemps sur le jaillissement de l'eau de Grenoble... Quelle honte de voi r la pe nsée ainsi mép risée dans not re pa ys ! On ne fait rien pour rien ni pour personne. On vient de faire en Allemagne six machines électro-magnétiques pour remplacer la vapeur sur les chemins de fer , dans vingt ans on les essaiera ici !!! Oh que je suis triste ! Que je voudrais être où je ne suis pas, pour en sortir à l'instant et changer encore ! Comme je devine le dénouement de ce vieux drame qu'est la vie , et comme il est indifférent qu'on le devine ou non ! Il n'y a que le bruit et l'actio n po ur soulage r ! Si je pouvais ce matin charger moi-

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Datum:
04.11.2018
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