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Auktionsarchiv: Los-Nr. 10

Baudelaire, Charles

Schätzpreis
5.000 € - 7.000 €
ca. 5.617 $ - 7.864 $
Zuschlagspreis:
12.500 €
ca. 14.043 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 10

Baudelaire, Charles

Schätzpreis
5.000 € - 7.000 €
ca. 5.617 $ - 7.864 $
Zuschlagspreis:
12.500 €
ca. 14.043 $
Beschreibung:

Baudelaire, Charles LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA MÈRE. [PARIS] 3 MARS 1858. 4 p. in-8 (205 x 135 mm). Signée "Charles". Longue lettre sur ses ennuis financiers et ses griefs envers Maître Ancelle. Baudelaire souhaite ne plus traiter qu’avec M. Jaquotot, avoué de Mme Aupick. Revenant sur les procédés d’Ancelle qu’il juge déplorables et déloyaux, il rend compte de sa visite à M. Jaquotot, assurant qu’il est resté tout à fait calme, et qu’ensemble ils ont analysé ses dettes et les moyens d’y faire face. Il espère pouvoir compter très prochainement sur les 3000 francs promis par sa mère mais sans doute retenus par Ancelle, puis la rejoindre à Honfleur. "Je craignais que cette conférence ne fût un piège pour amener une réconciliation forcée. […] M. Jaquotot a commencé par me reprocher très vivement ma violence, et m'a demandé ensuite quels étaient mes griefs. J'ai d'abord parlé de l'éloignement de ce maudit Neuilly, des occupations multipliées d'Ancelle qui ne lui permettaient jamais de faire juste et à temps ce qu'il fallait faire, de ses habitudes déplorables d'esprit, de sa légèreté, de son étourderie, et enfin de toutes ses petites déloyautés qui avaient pour résultat, non seulement de me nuire, mais aussi de m'exaspérer. […] Tout cela est très délicat, c'est pour te complaire, et aussi à cause de l'envie que j'ai de m'en aller, que j'attends froidement, car une rancune qui n'est pas du tout calmée me poussait à brusquer les choses, au risque de tout sacrifier, considérant une rupture absolue comme la chose la plus heureuse qui puisse m'arriver. Mais tu ne penses pas de même ; j'ignore pourquoi et je me soumets, c'est-à-dire que je ne provoquerai pas cette rupture. Tu m'accuses de t'accuser. C'est absurde. Comment puis-je t'accuser au moment où tu me rends un immense service, au moment où je dois être plein de reconnaissance, au moment où tu m'offres un abri ? Seulement je déplore une manière de voir qui m'a beaucoup nui, je déplore que tu m'aies caché certaines choses, que tu sois allée trop vite en besogne et sans m'avertir. […] Maintenant, à la grâce de Dieu ! -- Que de fatigues pour des choses si simples ! Je suis bien las et je voudrais bien travailler. Je t'embrasse de tout cœur". Poursuivi par les créanciers, Baudelaire avait très mal supporté l’enquête que Narcisse Ancelle avait menée sur lui au mois de février en se rendant à son domicile, quai Voltaire, et en interrogeant le propriétaire sur ses mœurs et ses habitudes. Le poète, hors de lui, avait menacé d’aller souffleter le notaire devant femme et enfants, quitte à être poursuivi pour coups et blessures. Sa colère s’apaisa peu à peu, il renonça à aller à Honfleur, s’installant quelques jours plus tard à Corbeil pour surveiller l’impression des Aventures d’Arthur Gordon Pym. Références : Correspondance, I, p. 474 et notes. [On joint :] Jaquotot, Antoine. Lettre autographe signée à Mme Aupick. Paris 3 mars 1858 (3 p. in-8). Il confirme cette entrevue avec Baudelaire et accepte de servir d’intermédiaire si cela convient à Mme Aupick.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 10
Auktion:
Datum:
15.10.2015
Auktionshaus:
Sotheby's
Paris
Beschreibung:

Baudelaire, Charles LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE À SA MÈRE. [PARIS] 3 MARS 1858. 4 p. in-8 (205 x 135 mm). Signée "Charles". Longue lettre sur ses ennuis financiers et ses griefs envers Maître Ancelle. Baudelaire souhaite ne plus traiter qu’avec M. Jaquotot, avoué de Mme Aupick. Revenant sur les procédés d’Ancelle qu’il juge déplorables et déloyaux, il rend compte de sa visite à M. Jaquotot, assurant qu’il est resté tout à fait calme, et qu’ensemble ils ont analysé ses dettes et les moyens d’y faire face. Il espère pouvoir compter très prochainement sur les 3000 francs promis par sa mère mais sans doute retenus par Ancelle, puis la rejoindre à Honfleur. "Je craignais que cette conférence ne fût un piège pour amener une réconciliation forcée. […] M. Jaquotot a commencé par me reprocher très vivement ma violence, et m'a demandé ensuite quels étaient mes griefs. J'ai d'abord parlé de l'éloignement de ce maudit Neuilly, des occupations multipliées d'Ancelle qui ne lui permettaient jamais de faire juste et à temps ce qu'il fallait faire, de ses habitudes déplorables d'esprit, de sa légèreté, de son étourderie, et enfin de toutes ses petites déloyautés qui avaient pour résultat, non seulement de me nuire, mais aussi de m'exaspérer. […] Tout cela est très délicat, c'est pour te complaire, et aussi à cause de l'envie que j'ai de m'en aller, que j'attends froidement, car une rancune qui n'est pas du tout calmée me poussait à brusquer les choses, au risque de tout sacrifier, considérant une rupture absolue comme la chose la plus heureuse qui puisse m'arriver. Mais tu ne penses pas de même ; j'ignore pourquoi et je me soumets, c'est-à-dire que je ne provoquerai pas cette rupture. Tu m'accuses de t'accuser. C'est absurde. Comment puis-je t'accuser au moment où tu me rends un immense service, au moment où je dois être plein de reconnaissance, au moment où tu m'offres un abri ? Seulement je déplore une manière de voir qui m'a beaucoup nui, je déplore que tu m'aies caché certaines choses, que tu sois allée trop vite en besogne et sans m'avertir. […] Maintenant, à la grâce de Dieu ! -- Que de fatigues pour des choses si simples ! Je suis bien las et je voudrais bien travailler. Je t'embrasse de tout cœur". Poursuivi par les créanciers, Baudelaire avait très mal supporté l’enquête que Narcisse Ancelle avait menée sur lui au mois de février en se rendant à son domicile, quai Voltaire, et en interrogeant le propriétaire sur ses mœurs et ses habitudes. Le poète, hors de lui, avait menacé d’aller souffleter le notaire devant femme et enfants, quitte à être poursuivi pour coups et blessures. Sa colère s’apaisa peu à peu, il renonça à aller à Honfleur, s’installant quelques jours plus tard à Corbeil pour surveiller l’impression des Aventures d’Arthur Gordon Pym. Références : Correspondance, I, p. 474 et notes. [On joint :] Jaquotot, Antoine. Lettre autographe signée à Mme Aupick. Paris 3 mars 1858 (3 p. in-8). Il confirme cette entrevue avec Baudelaire et accepte de servir d’intermédiaire si cela convient à Mme Aupick.

Auktionsarchiv: Los-Nr. 10
Auktion:
Datum:
15.10.2015
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