Beschreibung:

BALLETS RUSSES] Jean COCTEAU "L'Après-Midi d'un Faune". Brouillon autographe de 4 pages in-4, agrémenté d'un dessin original (250 x 200 mm) sur papier bleu à l'en-tête du Théâtre des Champs Elysées, probablement destiné à Gaston Calmette, le directeur du Figaro. Cocteau tente de répondre à un article de Jacques Emile Blanche en évoquant Auguste Rodin et Odilon Redon On sait que le ballet créé en mai 1912 dans une chorégraphie de Nijinsky, sur une musique de Debussy, d'après le poème de Stéphane Mallarmé, avait provoqué une vive polémique liée à la prétendue posture indécente du Faune au baisser de rideau. Rodin était du camp des défenseurs et écrit en 1914 : "Rien n'est plus saisissant que son élan [celui de Nijinsky] lorsque, au dénouement, il s'étend, la face contre terre sur le voile dérobé qu'il baise et qu'il étreint avec la ferveur d'une volupté passionnée." Calmette était du camp de la moralité bourgeoise et publie le 30 mai dans le Figaro un article incendiaire : "Nous avons vu un faune inconvenant, avec de vifs mouvements de bestialité érotique et des gestes de lourde impudeur..." C'est le chorégraphe John Neumeier qui a le dernier mot de l'histoire dans son bel article publié dans "Nijinsky" Musée d'Orsay, 23 octobre 2000 - 18 février 2001 :"Pour son premier ballet [Nijinsky] n'a pas seulement fait une reconstruction de mouvements d'après les vases grecs antiques, mais, à partir de son matériel de recherche, il a créé un nouveau langage : des mouvements enchaînés sans rupture pour exprimer une humeur, un conflit ou une émotion... Les ballets de Nijinsky ouvrirent des voies nouvelles et originales vers la chorégraphie moderne." L'évocation, dans notre lettre, d'Odilon Redon rappelle que Diaghilev aurait aimé confier le décor du ballet à cet artiste, ami de Mallarmé. Redon avait vivement protesté contre l'article publié par Calmette. Le dessin original qui orne un des feuillets de notre manuscrit pourrait être le portrait de Gabriel Astruc.