Ballades. Paris, René Debresse, sans date [1938]. In-12: maroquin bleu nuit, dos lisse, plats recouverts d'un grand décor mosaïqué de pièces de maroquin rouge et vert, de box brique et vert, semé de points dorés, doublures et gardes de velours bleu encadrées d'un listel de box brique, tranches dorées sur témoins, couvertures conservées, chemise en demi-maroquin, étui (Paul Bonet, 1949). Édition originale dont il n'a pas été tiré de grand papier. Parmi les recueils majeurs de Max Jacob (1876-1944), les Ballades renferment les derniers poèmes en vers et en prose parus de son vivant. OEuvre à valeur testamentaire, la seule que Max Jacob donna en exemple à ses disciples de l'école de Rochefort, qui venait de se former. Quatre exemplaires du même recueil, reliés ensemble, tous enrichis de longs envois autographes signés avec notes et dessins originaux de Max Jacob Trois des envois sont adressés à Mony de Boully (1904-1968), poète franco-serbe, un temps proche des surréalistes et du Grand Jeu. Le dernier envoi s'adresse à la femme de celui-ci, Paulette de Boully, qui fut la mère de Claude et Jacques Lanzmann. Dans le premier exemplaire, Max Jacob a annoté sept des huit courtes histoires qui composent le recueil, donnant pour quelques-unes leur origine. Certaines de ces notes ont été reproduites par François Garnier dans la réédition qu'il fit paraître en 1954. Tous ces envois sont datés de 1942: à cette époque, pour survivre, Max Jacob dédicaçait et illustrait les éditions des livres que lui adressaient ses amis, Paul Éluard et Mony de Boully - ce dernier ayant pris le nom de Claude Pascal pendant la Résistance. Retiré à l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire depuis 1936, Max Jacob fut arrêté par la Gestapo le 24 février 1944. Il succomba le 5 mars à une pneumonie au camp de Drancy. Deux envois sont particulièrement bouleversants: L' étoile jaune. "Il mange des betteraves, votre chien? - Non; c'est le sang d'un juif qui est tombé dans la neige - Ils pourraient choisir un autre endroit que mon trottoir pour s' évanouir. Max Jacob à Mony de Boully St. Benoît sur Loire Loiret Le crapaud et l' étoile jaune Qui a vu le crapaud traverser une rue? C'est un tout petit homme: une poupée n'est pas plus minuscule. Il le traine sur ses genoux; il a honte, on dirait...? Non; il est rhumatisant! Une jambe reste en arrière: il la ramène: où va-t-il ainsi? Il sort de l' égout, pauvre clown. Personne n'a remarqué ce crapaud dans la rue. Jadis personne ne me remarquait dans la rue Maintenant les enfants se moquent de mon étoile jaune. Heureux crapaud! Tu n'as pas l' étoile jaune. À Paulette! Souvenir des vacances 1942 Max Jacob St Benoît sur Loire Loiret Superbe reliure mosaïquée de Paul Bonet datée de 1949. (Carnets Paul Bonet, 1981, n° 867)
Ballades. Paris, René Debresse, sans date [1938]. In-12: maroquin bleu nuit, dos lisse, plats recouverts d'un grand décor mosaïqué de pièces de maroquin rouge et vert, de box brique et vert, semé de points dorés, doublures et gardes de velours bleu encadrées d'un listel de box brique, tranches dorées sur témoins, couvertures conservées, chemise en demi-maroquin, étui (Paul Bonet, 1949). Édition originale dont il n'a pas été tiré de grand papier. Parmi les recueils majeurs de Max Jacob (1876-1944), les Ballades renferment les derniers poèmes en vers et en prose parus de son vivant. OEuvre à valeur testamentaire, la seule que Max Jacob donna en exemple à ses disciples de l'école de Rochefort, qui venait de se former. Quatre exemplaires du même recueil, reliés ensemble, tous enrichis de longs envois autographes signés avec notes et dessins originaux de Max Jacob Trois des envois sont adressés à Mony de Boully (1904-1968), poète franco-serbe, un temps proche des surréalistes et du Grand Jeu. Le dernier envoi s'adresse à la femme de celui-ci, Paulette de Boully, qui fut la mère de Claude et Jacques Lanzmann. Dans le premier exemplaire, Max Jacob a annoté sept des huit courtes histoires qui composent le recueil, donnant pour quelques-unes leur origine. Certaines de ces notes ont été reproduites par François Garnier dans la réédition qu'il fit paraître en 1954. Tous ces envois sont datés de 1942: à cette époque, pour survivre, Max Jacob dédicaçait et illustrait les éditions des livres que lui adressaient ses amis, Paul Éluard et Mony de Boully - ce dernier ayant pris le nom de Claude Pascal pendant la Résistance. Retiré à l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire depuis 1936, Max Jacob fut arrêté par la Gestapo le 24 février 1944. Il succomba le 5 mars à une pneumonie au camp de Drancy. Deux envois sont particulièrement bouleversants: L' étoile jaune. "Il mange des betteraves, votre chien? - Non; c'est le sang d'un juif qui est tombé dans la neige - Ils pourraient choisir un autre endroit que mon trottoir pour s' évanouir. Max Jacob à Mony de Boully St. Benoît sur Loire Loiret Le crapaud et l' étoile jaune Qui a vu le crapaud traverser une rue? C'est un tout petit homme: une poupée n'est pas plus minuscule. Il le traine sur ses genoux; il a honte, on dirait...? Non; il est rhumatisant! Une jambe reste en arrière: il la ramène: où va-t-il ainsi? Il sort de l' égout, pauvre clown. Personne n'a remarqué ce crapaud dans la rue. Jadis personne ne me remarquait dans la rue Maintenant les enfants se moquent de mon étoile jaune. Heureux crapaud! Tu n'as pas l' étoile jaune. À Paulette! Souvenir des vacances 1942 Max Jacob St Benoît sur Loire Loiret Superbe reliure mosaïquée de Paul Bonet datée de 1949. (Carnets Paul Bonet, 1981, n° 867)
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