Beschreibung:

La toilette du matin, 1947 Huile sur toile d'origine 100 x 81 cm Signé en bas à droite André Masson Porte sur le châssis les anciennes étiquettes: Galerie Louise Leiris partiellement déchirée 02737 ph n°5046 ainsi que celle du Musée Cantini à Marseille Provenance: Collection privée, Paris Exposition: André Masson Galerie Kramare, Prague, 1967, n° 12 du catalogue reproduit André Masson Musée Cantini, Marseille, juillet -aout-septembre 1968, n° 41 André Masson Casino Municipal de Knokke le Zoute, Belgique, juin-septembre 1969, n° 35 reproduit en noir et blanc page 35 André Masson Dortmund Museum am Ostwall, mai-juin 1970, n°16 André Masson paintings, Waddington Galleries, Londres, janvier-février 1972, non reproduit au catalogue Après les années de guerre passées aux Etats Unis André Masson rentre en France et fait de courts séjours entre Poitiers, Lusignan et Aix en Provence (Le Tholonet). Son style change. «.... André Masson a longuement exploré la limite que comporte en soi tout langage. Il a su intégrer le charabia de la ligne folle à la vieille syntaxe de l'image et, ce faisant, il a étendu le domaine du visible, jusque là cantonné au reconnaissable. Sa ligne qui ne se contente plus d'indiquer le cerne ou le contour, remplit dans l'espace visuel la fonction du nerf dans le corps: elle fait sentir et voir, mais par son tremblement, sa vibration elle donne également à cet espace une consistance organique, au sein de laquelle le regard est mené vers l'incarnation plutôt que vers la représentation. Le temps, le travail, la vie ont tissé un réseau d'analogies qui permet de passer de l'image à la présence et de la présence à la chair - ou l'inverse -, et qui a reçu un surcroit d'énergie du climat américain. .....Le graphisme découvre Masson, réussit bien à «mouvementer» la surface mais il n'opère que par «incitation intellectuelle». Impossible d'être plus critique à l'égard de ce qui fut longtemps chargé de porter l'élan physique et la présence corporelle. C'est une révolution du regard porté sur soi et sur son travail. L'orientation va maintenant vers le spectacle de la nature et la sensation qu'il éveille: il ne s'agit plus de l'ancien tellurisme, mais de la puissance du «visible» mot qui revient avec insistance. Le problème est d'abandonner la figuration d'une énergie qu demeurait de nature visible, pour peindre les manifestations visibles de l'énergie naturelle. Si la perception de la réalité spirituelle d'un torrent mène à la figure mythique du torrent, alors ce sera la sensation virtuelle qui primera, et donc la représentation directe d'un torrent réel ....... Masson a tenté d'abord de défaire le système de représentation qu'est en soi n'importe quel art en y projetant un excès, qui accentuait l'effet de trouble et diminuait d'autant la part de représentation. Il s'efforçait de créer des dispositifs d'excitation physiques propres à la lancer de violentes décharges plutôt qu'à susciter l'agrément visuel; brusquement voilà qu'il récuse tout cela et n'y voit plus que trompeuse «incitation intellectuelle». Table rase, mais cette fois ci prononcée calmement et «comme une délivrance» ...Le passage au «pictural « s'accompagne d'un glissement du style «graphique « à un style de la lumière» nécessité par le fait que, dans un espace qui n'est plus une scène mais un milieu, l'oeil trouve son trajet de la plus grande à la moindre luminosité; Ce trajet peut circuler d'avant en arrière: il n'obéit pas du tout à la perspective, mais va comme une respiration au rythme de laquelle le peintre souhaite que l'oeil puisse «s' ébrouer dans les directions»... in: Bernard Noël André Masson ou le regard incarné, Fata Morgana 2010. CR