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Auktionsarchiv: Los-Nr. 34

André DERAIN (1880-1954). Manuscrit autographe…

Schätzpreis
2.000 € - 2.500 €
ca. 2.190 $ - 2.738 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Auktionsarchiv: Los-Nr. 34

André DERAIN (1880-1954). Manuscrit autographe…

Schätzpreis
2.000 € - 2.500 €
ca. 2.190 $ - 2.738 $
Zuschlagspreis:
n. a.
Beschreibung:

André DERAIN (1880-1954). Manuscrit autographe signé, Hommage à Jacques-Émile Blanche peintre splendide et critique admirable ; 9 pages in‑fol., avec ratures et corrections. Amusant article contre Jacques-Émile Blanche, faux hommage construit sur le mode de l’ironie, publié dans la revue Signaux de Belgique et de France en septembre 1921. Il faut bien du courage pour rendre hommage à « un homme officiel, riche, décoré, qui portraiture la haute société moderne (présidents, maréchaux, baronnes, génies, etc.) avec une maëstria et un joli métier, et qui ajoute à cette chose déjà énorme “l’art d’écrire” hebdomadairement, […] des articles où il admoneste assez vertement des jeunes gens ou des hommes mûrs qui ne sont ni décorés, qui ne font pas de portrait, qui n’ont ni situation officielle ni réputation ». Derain se réjouit que les peintres illettrés d’autrefois aient disparu, et que J.-E.-Blanche relève « la maigre estime dans laquelle on avait l’habitude de tenir les peintres au sujet des Lettres »… Il loue la culture de cet homme si raffiné, si érudit, défenseur de la langue et de l’art français, mais témoigne aussi de « l’admiration béate » qu’il éprouve devant sa peinture, avec trois exemples : la pharmacie de la rue Monceau, où « le drame est à son paroxysme et rien n’échappe à l’œil aigu du peintre. On peut situer un tel génie entre Michel-Ange et Jean Béraud » ; son Portrait d’un savant, « stupéfiant pas son audace, la jambe qui est en l’air constituant un exercice aussi périlleux pour le peintre que pour le modèle », entre Olivier Merson et Rembrandt ; et la Nature morte aux oignons… Quant à son style écrit, il se souvient d’une ancienne bonne, admirative et persuadée que Jacques Blanche était une femme, tant son style était féminin, délicat et raffiné ; il put lui confirmer le contraire après sa première rencontre avec Blanche à l’Opéra… La bonne lui raconte un rêve, des plus absurdes et grotesques, mettant en scène Marcel Boulenger, en chasseur défenseur de la langue française, Marcel Proust dans un hamac, Blanche peignant un paysage, pendant que Picabia, derrière lui, « lui donnait des conseils avec virulence et esprit », auxquels Blanche répondait avec emphase qu’il savait déjà tout faire, que « maintenant j’aphorise, je suis un aphoriseur, président de la secte des aphorisants », pendant qu’André Lhote faisait le point avec un sextant… Mais Derain revient aux articles de Blanche « sur les jeunes peintres, et je pensais comme ils prennent mal ces sublimes conseils ». Il lui rappelle une vieille tante qui passait son temps à le mettre en garde lorsqu’il était enfant, et exultait de le voir pleurer lorsqu’il n’avait pas suivi ses avertissements : « Je me fis à ce manège et je sus que pour lui causer la plus grande joie, je devais revenir vers elle en pleurant à chaudes larmes. C’est d’ailleurs vers ce temps que je contractai mes premières habitudes de sournoiserie, d’hypocrisie, lesquelles habitudes entrent pour une bonne part dans la confection de la présente lettre ». Ancienne collection Pierre Lévy (Troyes, 2 février 2007, n° 6).

Auktionsarchiv: Los-Nr. 34
Auktion:
Datum:
03.10.2019
Auktionshaus:
La Maison de Vente Ader
Salle des ventes Favart, 3, rue Favart 75002 Paris
Beschreibung:

André DERAIN (1880-1954). Manuscrit autographe signé, Hommage à Jacques-Émile Blanche peintre splendide et critique admirable ; 9 pages in‑fol., avec ratures et corrections. Amusant article contre Jacques-Émile Blanche, faux hommage construit sur le mode de l’ironie, publié dans la revue Signaux de Belgique et de France en septembre 1921. Il faut bien du courage pour rendre hommage à « un homme officiel, riche, décoré, qui portraiture la haute société moderne (présidents, maréchaux, baronnes, génies, etc.) avec une maëstria et un joli métier, et qui ajoute à cette chose déjà énorme “l’art d’écrire” hebdomadairement, […] des articles où il admoneste assez vertement des jeunes gens ou des hommes mûrs qui ne sont ni décorés, qui ne font pas de portrait, qui n’ont ni situation officielle ni réputation ». Derain se réjouit que les peintres illettrés d’autrefois aient disparu, et que J.-E.-Blanche relève « la maigre estime dans laquelle on avait l’habitude de tenir les peintres au sujet des Lettres »… Il loue la culture de cet homme si raffiné, si érudit, défenseur de la langue et de l’art français, mais témoigne aussi de « l’admiration béate » qu’il éprouve devant sa peinture, avec trois exemples : la pharmacie de la rue Monceau, où « le drame est à son paroxysme et rien n’échappe à l’œil aigu du peintre. On peut situer un tel génie entre Michel-Ange et Jean Béraud » ; son Portrait d’un savant, « stupéfiant pas son audace, la jambe qui est en l’air constituant un exercice aussi périlleux pour le peintre que pour le modèle », entre Olivier Merson et Rembrandt ; et la Nature morte aux oignons… Quant à son style écrit, il se souvient d’une ancienne bonne, admirative et persuadée que Jacques Blanche était une femme, tant son style était féminin, délicat et raffiné ; il put lui confirmer le contraire après sa première rencontre avec Blanche à l’Opéra… La bonne lui raconte un rêve, des plus absurdes et grotesques, mettant en scène Marcel Boulenger, en chasseur défenseur de la langue française, Marcel Proust dans un hamac, Blanche peignant un paysage, pendant que Picabia, derrière lui, « lui donnait des conseils avec virulence et esprit », auxquels Blanche répondait avec emphase qu’il savait déjà tout faire, que « maintenant j’aphorise, je suis un aphoriseur, président de la secte des aphorisants », pendant qu’André Lhote faisait le point avec un sextant… Mais Derain revient aux articles de Blanche « sur les jeunes peintres, et je pensais comme ils prennent mal ces sublimes conseils ». Il lui rappelle une vieille tante qui passait son temps à le mettre en garde lorsqu’il était enfant, et exultait de le voir pleurer lorsqu’il n’avait pas suivi ses avertissements : « Je me fis à ce manège et je sus que pour lui causer la plus grande joie, je devais revenir vers elle en pleurant à chaudes larmes. C’est d’ailleurs vers ce temps que je contractai mes premières habitudes de sournoiserie, d’hypocrisie, lesquelles habitudes entrent pour une bonne part dans la confection de la présente lettre ». Ancienne collection Pierre Lévy (Troyes, 2 février 2007, n° 6).

Auktionsarchiv: Los-Nr. 34
Auktion:
Datum:
03.10.2019
Auktionshaus:
La Maison de Vente Ader
Salle des ventes Favart, 3, rue Favart 75002 Paris
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