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Auktionsarchiv: Los-Nr. 4

AKBAR PADAMSEE (NE EN 1928)

Schätzpreis
50.000 € - 70.000 €
ca. 56.144 $ - 78.602 $
Zuschlagspreis:
248.960 €
ca. 279.554 $
Auktionsarchiv: Los-Nr. 4

AKBAR PADAMSEE (NE EN 1928)

Schätzpreis
50.000 € - 70.000 €
ca. 56.144 $ - 78.602 $
Zuschlagspreis:
248.960 €
ca. 279.554 $
Beschreibung:

SANS TITRE, 1953 Huile sur panneau Signée et datée en bas à gauche 89 x 58 cm - 35 x 22.8 in. Oil on canvas, signed and dated lower left L'authenticité de cette oeuvre nous a aimablement été confirmée par la Grosvenor Gallery, Londres Notre vision des objets est partiale. Nous les percevons sous un contour illusoire qui évolue en même temps que notre position par rapport à eux. Une séquence de ces images imprime à notre cerveau une idée de la forme. Dessiner un seul de ces contours, et prétendre qu'il serait une représentation fidèle, serait mensonger. Par habitude nous avons développé une vision spéculative, qui fournit à notre intelligence des informations à propos de la forme des objets que nous connaissons. La sculpture moderne déroute la majorité de nos contemporains car elle contredit les processus visuels bien établis. Les instincts n'ont pas de forme. Mais ce qui nous donne du plaisir, ou de la peine, en a une. Ce que nous ressentons n'a pas de forme, mais ce qui le suscite en a une. La répulsion et l'objet de la répulsion, l'amour et l'objet de l'amour, la méditation et l'objet de la méditation. Ressentir sans objet nous conduit à rêver, à imaginer, l'imagination et le rêve deviennent les propriétés mêmes de l'objet. Nous rêvons de quelque chose... L'amour et la peur ont des visages, elles ont des yeux et une bouche. Dans la sculpture africaine traditionnelle, les yeux et la bouche ont précisément la forme de la peur et de l'amour. Quelles sont ces motifs tangibles qui impriment un sentiment à la forme? Nous avons vu la peur et l'amour se former sur les visages; la marée laisse derrière elle l'empreinte des vagues dans le sable mouillé; dans une déchirure le sol conserve la trace de la violence de l'orage? un point étiré vers l'extérieur; sur les murs en terre le temps dessine des mosaïques de craquelures; les rides révèlent le visage, un poing serré dans un gant de cuir trace un million de lignes qui s'entrecroisent; voilà qui nous permet d'entrevoir peut-être comment une sensation peut engendrer un motif tangible. Une combinaison des sens transmute un réflexe primaire en entité complexe. Nous ne pouvons concevoir une séparation entre les sens que d'un point de vue théorique, rendant ainsi leur fonction réellement spécifique. Une telle hypothèse ne relève pas de la simple délectation cérébrale, elle permet d'étendre concrètement le vocabulaire plastique. L'élimination des fonctions assurées par certains sens, et leur compensation par une présence plastique équivalente, permet en effet d'enrichir le langage de l'art. L'improvisation simpliste, l'innovation pour elle-même, ne peuvent que générer du décoratif stérile. L'organisation, l'orchestration au contraire sont des moyens, pas une fin plastique. Nous créons un ordonnancement pour créer du sens. Si cet ordonnancement devient une fin en soi, il périra d'une mort sémantique. Examinons à présent les implications pratiques d'une dissociation théorique des sens. Prenons une fleur, et observons- la à travers des combinaisons permutatives possibles. Visualisons l'odeur de la rose, elle pourrait être orangéejaune, et son aspect formel pourrait être une spirale. Visualisons ses qualités tactiles: sa douceur est profonde, c'est une douceur tout en perspective, nous pénétrons ainsi l'intégralité de la réalité sensuelle de la rose; tandis que la sensation s'amplifie, son écho disparaît. Alors que si nous cherchons à observer la stricte réalité optique d'une rose, nous nous confrontons à une impossibilité, celle de la détacher de l'ambiance sensorielle générale, de son parfum, de son contact, de l'idée même qu'elle appartient à la famille des fleurs, nous dérivons si loin du continent de nos sens que la ligne d'horizon finit par nous couper de la rose, nous contraint à nous figurer sa forme méconnaissable; l'oeil devient un réceptacle, un organe de transit; ceux qui ne voient rien n'ont rien à voir. Le spectacteur qui s'écrie depuis son univers enchanté: «Comme c'est joli!» est

Auktionsarchiv: Los-Nr. 4
Auktion:
Datum:
09.06.2016
Auktionshaus:
Bonhams - Cornette de Saint Cyr
6 Av. Hoche
75008 Paris
Frankreich
info@cornette-saintcyr.com
+33 (0)1 47271124
Beschreibung:

SANS TITRE, 1953 Huile sur panneau Signée et datée en bas à gauche 89 x 58 cm - 35 x 22.8 in. Oil on canvas, signed and dated lower left L'authenticité de cette oeuvre nous a aimablement été confirmée par la Grosvenor Gallery, Londres Notre vision des objets est partiale. Nous les percevons sous un contour illusoire qui évolue en même temps que notre position par rapport à eux. Une séquence de ces images imprime à notre cerveau une idée de la forme. Dessiner un seul de ces contours, et prétendre qu'il serait une représentation fidèle, serait mensonger. Par habitude nous avons développé une vision spéculative, qui fournit à notre intelligence des informations à propos de la forme des objets que nous connaissons. La sculpture moderne déroute la majorité de nos contemporains car elle contredit les processus visuels bien établis. Les instincts n'ont pas de forme. Mais ce qui nous donne du plaisir, ou de la peine, en a une. Ce que nous ressentons n'a pas de forme, mais ce qui le suscite en a une. La répulsion et l'objet de la répulsion, l'amour et l'objet de l'amour, la méditation et l'objet de la méditation. Ressentir sans objet nous conduit à rêver, à imaginer, l'imagination et le rêve deviennent les propriétés mêmes de l'objet. Nous rêvons de quelque chose... L'amour et la peur ont des visages, elles ont des yeux et une bouche. Dans la sculpture africaine traditionnelle, les yeux et la bouche ont précisément la forme de la peur et de l'amour. Quelles sont ces motifs tangibles qui impriment un sentiment à la forme? Nous avons vu la peur et l'amour se former sur les visages; la marée laisse derrière elle l'empreinte des vagues dans le sable mouillé; dans une déchirure le sol conserve la trace de la violence de l'orage? un point étiré vers l'extérieur; sur les murs en terre le temps dessine des mosaïques de craquelures; les rides révèlent le visage, un poing serré dans un gant de cuir trace un million de lignes qui s'entrecroisent; voilà qui nous permet d'entrevoir peut-être comment une sensation peut engendrer un motif tangible. Une combinaison des sens transmute un réflexe primaire en entité complexe. Nous ne pouvons concevoir une séparation entre les sens que d'un point de vue théorique, rendant ainsi leur fonction réellement spécifique. Une telle hypothèse ne relève pas de la simple délectation cérébrale, elle permet d'étendre concrètement le vocabulaire plastique. L'élimination des fonctions assurées par certains sens, et leur compensation par une présence plastique équivalente, permet en effet d'enrichir le langage de l'art. L'improvisation simpliste, l'innovation pour elle-même, ne peuvent que générer du décoratif stérile. L'organisation, l'orchestration au contraire sont des moyens, pas une fin plastique. Nous créons un ordonnancement pour créer du sens. Si cet ordonnancement devient une fin en soi, il périra d'une mort sémantique. Examinons à présent les implications pratiques d'une dissociation théorique des sens. Prenons une fleur, et observons- la à travers des combinaisons permutatives possibles. Visualisons l'odeur de la rose, elle pourrait être orangéejaune, et son aspect formel pourrait être une spirale. Visualisons ses qualités tactiles: sa douceur est profonde, c'est une douceur tout en perspective, nous pénétrons ainsi l'intégralité de la réalité sensuelle de la rose; tandis que la sensation s'amplifie, son écho disparaît. Alors que si nous cherchons à observer la stricte réalité optique d'une rose, nous nous confrontons à une impossibilité, celle de la détacher de l'ambiance sensorielle générale, de son parfum, de son contact, de l'idée même qu'elle appartient à la famille des fleurs, nous dérivons si loin du continent de nos sens que la ligne d'horizon finit par nous couper de la rose, nous contraint à nous figurer sa forme méconnaissable; l'oeil devient un réceptacle, un organe de transit; ceux qui ne voient rien n'ont rien à voir. Le spectacteur qui s'écrie depuis son univers enchanté: «Comme c'est joli!» est

Auktionsarchiv: Los-Nr. 4
Auktion:
Datum:
09.06.2016
Auktionshaus:
Bonhams - Cornette de Saint Cyr
6 Av. Hoche
75008 Paris
Frankreich
info@cornette-saintcyr.com
+33 (0)1 47271124
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